Lettre ouverte de Philippe Torreton à Hamon et Mélenchon :

L'acteur appelle les deux candidats à l'élection présidentielle à unir leurs forces "afin de ne pas faire partie du club des couillons qui font perdre leur camp".

Et nous alors ? On fait quoi ? Nous qui ne faisons partie d'aucun fan club ? Nous, qui nous refusons à voter Macron dès le premier tour comme nous y invitent pourtant des gens sensés ? Nous qui sommes de gauche quoi que votre hauteur militante puisse en dire ? Que nous proposez-vous ?

On va s'enfiévrer pour une quatrième ou cinquième place ? Donnez-nous vos pilules alors, car à jeun il n'est pas certain qu'on y arrive.

J'ai bien une idée : quitte à perdre, autant voter pour vous deux, c'est-à-dire mettre vos deux bulletins dans notre petite enveloppe, un vote nul mais ne l'est-il pas déjà de toute façon.

Bien à vous,

Philippe Torreton

le réquisitoire contre Jean-Marie Le Pen de Pierre Desproges au Tribunal des Flagrants Délires

Réquisitoire contre Jean-Marie Le Pen
par Pierre Desproges - 28 septembre 1982

[ Les Réquisitoires du Tribunal des Flagrants Délires - Tome 1 - Seuil-France-Inter - 11-2003 ]

Françaises, Français,
Belges, Belges,
Extrémistes, Extrémistes,
Mon président français de souche,
Mon émigré préféré,
Mesdames et Messieurs les jurés,
Mademoiselle Le Pen, mademoiselle Le Pen,
Mademoiselle Le Pen, madame Le Pen,
Public chéri, mon amour.

Comme j'ai eu l'occasion de le démontrer, ici même, récemment, avec un brio qui m'étonne moi-même malgré la haute estime en laquelle je me tiens depuis que je sais qu'il coule en mes veines plus de 90 % de sang aryen et, moins de trois grammes de cholestérol, les débats auxquels vous assistez ici, quotidiennement, mesdames et messieurs, ne sont pas ceux d'un vrai tribunal. En réalité, je le répète, ceci est une émission de radio. Qui pis est, une émission de radio dite comique. Ou au moins qui tente de l'être.

Alors le rire, parlons-en et parlons-en aujourd'hui, alors que notre invité est Jean-Marie Le Pen. Car la présence de Monsieur Le Pen en ces lieux voués le plus souvent à la gaudriole para-judiciaire pose problème. Les questions qui me hantent, avec un H comme dans Halimi sont celles-ci :

Premièrement, peut-on rire de tout ?

Deuxièmement, peut-on rire avec tout le monde ?

A la première question, je répondrai oui sans hésiter, et je répondrai même oui, sans les avoir consultés, pour mes coreligionnaires en subversions radiophoniques, Luis Rego et Claude Villers.

S'il est vrai que l'humour est la politesse du désespoir, s'il est vrai que le rire, sacrilège blasphématoire que les bigots de toutes les chapelles taxent de vulgarité et de mauvais goût, s'il est vrai que ce rire-là peut parfois désacraliser la bêtise, exorciser les chagrins véritables et fustiger les angoisses mortelles, alors, oui, on peut rire de tout, on doit rire de tout. De la guerre, de la misère et de la mort. Au reste, est-ce qu'elle se gêne, elle, la mort, pour se rire de nous ? Est-ce qu'elle ne pratique pas l'humour noir, elle, la mort ? Regardons s'agiter ces malheureux dans les usines, regardons gigoter ces hommes puissants boursouflés de leur importance, qui vivent à cent à l'heure. Ils se battent, ils courent, ils caracolent derrière leur vie, et tout d'un coup, ça s'arrête, sans plus de raison que ça n'avait commencé et, le militant de base, le pompeux PDG, la princesse d'opérette, l'enfant qui jouait à la marelle dans les caniveaux de Beyrouth, toi aussi à qui je pense et qui a cru en Dieu jusqu'au bout de ton cancer, tous, nous sommes fauchés, un jour, par le croche-pied de la mort imbécile et les droits de l'homme s'effacent devant les droits de l'asticot. Alors, qu'elle autre échappatoire que le rire, sinon le suicide ? Poil aux rides ?

Donc, on peut rire de tout, y compris de valeurs sacrées, comme par exemple, le grand amour que vit actuellement le petit roi inamovible de la défense passive, ici présent. Elle s'appelle Marika, c'est la seule aryenne qu monde qui peut le supporter, ce qu'on comprendra aisément quand on saura qu'il s'agit de la poupée gonflable et peau de morue suédoise que sa tata Rodriguez lui a envoyé de Lisbonne en paquet fado.

Deuxième question : peut-on rire avec tout le monde ?

C'est dur… Personnellement, il m'arrive de renâcler à l'idée d'inciter mes zygomatiques à la tétanisation crispée. C'est quelquefois au-dessus de mes forces, dans certains environnements humains : la compagnie d'un stalinien pratiquant me met rarement en joie. Près d'un terroriste hystérique, je pouffe à peine et, la présence, à mes côtés, d'un militant d'extrême droite assombrit couramment la jovialité monacale de cette mine réjouie dont je déplore en passant, mesdames et messieurs les jurés, de vous imposer quotidiennement la présence inopportune au-dessus de la robe austère de la justice sous laquelle je ne vous raconte pas. Attention, ne vous méprenez pas sur mes propos, mesdames et messieurs les jurés : je n'ai rien contre les racistes, c'est le contraire, comme dirait mon ami le brigadier Georges Rabol qui, je le précise à l'intention des auditeurs qui n'auraient pas la chance d'avoir la couleur, est presque aussi nègre que pianiste. Dans Une journée particulière, le film d'Ettore Scola, Mastroianni, poursuivi jusque dans son sixième par les gros bras mussoliniens, s'écrie judicieusement à l'adresse du spadassin qui l'accuse d'anti-fascisme : "Vous vous méprenez, monsieur : ce n'est pas le locataire du sixième qui est anti-fasciste, c'est le fascisme qui est anti-locataire du sixième."

"Les racistes sont des gens qui se trompent de colère", disait, avec mansuétude, le présidant Senghor, qui est moins pianiste, mais plus nègre que Georges Rabol. Pour illustrer ce propos, je ne résiste pas à l'envie de vous raconter une histoire vraie, monsieur Le Pen, cela nous changera des habituelles élucubrations névropathiques inhérentes à ces regrettables réquisitoires.

Je sortais récemment d'un studio d'enregistrement, accompagné de la pulpeuse comédienne Valérie Mairesse avec qui j'aime bien travailler, non pas pour de basses raisons sexuelles, mais parce qu'elle a des nichons magnifiques.
Nous grimpons dans un taximètre sans bien nous soucier du chauffeur, un monotone quadragénaire de type romorantin, couperosé de frais, et poursuivons une conversation du plus haut intérêt culturel, tandis que le taxi nous conduit vers le Châtelet. Mais, alors que rien ne le laissait prévoir et, sans que cela ait le moindre rapport avec nos propos, qu'il n'écoutait d'ailleurs pas, cet homme s'écrie soudain :
"Eh bien moi, les Arabes, j' peux pas les saquer."
Ignorant ce trait d'esprit sans appel, ma camarade et moi continuons notre débat. Pas longtemps. Trente secondes plus tard, ça repart :
"Les Arabes, vous comprenez, c'est pas des gens comme nous. Moi qui vous parle, j'en ai eu comme voisins de palier pendant trois ans. Merci bien. Ah, les salauds ! Leur musique à la con, merde. Vous me croirez si vous voulez, c'est le père qu'a dépucelé la fille aînée ! Ça, c'est les Arabes."
Ce coup-ci, je craque un peu et dis :
"Monsieur, je vous en prie, mon père est arabe.
Ah Bon ? Remarquez, votre père, je dis pas. Il y en a des instruits. On voit bien que vous êtes propre et tout. D'ailleurs, je vous ai vu à Bellemare."
A l'arrière, bringuebalés entre l'ire et la joie, nous voulons encore ignorer. Las ! La pause est courte :
"Oui, votre père je dis pas. Mais alors, les miens d'Arabes, pardon. Ils avaient des poulets vivants dans l'appartement et ils leur arrachaient les plumes rien que pour rigoler. Et la cadette, je suis sûr que c'est lui aussi qui l'a dépucelée. Ça s'entendait. Mais votre père, je dis pas. De toute façon, les Arabes, c'est comme les Juifs. Ça s'attrape que par la mère."
Cette fois-ci, je craque vraiment :
"Ma mère est arabe.
Ah bon ? La Concorde, à cette heure-là, y a pas moyen. Avance, toi, eh connard ! Mais c'est vert, merde. Retourne dans ton 77 ! Voyez-vous, monsieur, reprend-il, à mon endroit, à mon derrière, voulez-vous que je vous dise ? Il n'y a pas que la race. Il y a l'éducation. C'est pour ça que votre père et votre mère, je dis pas. D'ailleurs, je le dis parce que je Le Pense, vous n'avez pas une tête d'Arabe. Ça c'est l'éducation. Remarquez, vous mettez un Arabe à l'école, hop, y joue au couteau. Et il empêche les Français de bosser. Voilà, 67, rue de la Verrerie, nous y sommes. Ça nous fait trente-deux francs."
Je lui donne trente-deux francs.
"Eh, eh, vous êtes pas généreux, vous alors, et le pourliche !
Ah, c'est comme ça, me vengeais-je enfin, je ne donne pas de pourboire aux Blancs !"
Alors, cet homme, tandis que nous nous éloignons vers notre sympathique destin, baisse sa vitre et me lance :
"Crève donc, eh, sale bicot."
A moi, qui ai fait ma première communion à la Madeleine !

Voilà, mesdames et messieurs les jurés, voilà un homme qui se trompait de colère. Le temps qui m'est imparti socialiste, mais pas national, c'est toujours ça de pris, ainsi que la crainte de quitter mon nez rouge pour sombrer dans la démonstration politico-philosophique m'empêchent de me poser avec vous la question de savoir si ce chauffeur de taxi était de la race des bourreaux ou de la race des victimes ou les deux ou, plus simplement, de la race importune et qui partout foisonne, celle, dénoncée par Georges Brassens, des imbéciles heureux qui son nés qui sont nés quelque part :

"Quand sonne le tocsin sur leur bonheur précaire,
Contre les étrangers tous plus ou moins barbares,
Ils sortent de leur trou pour mourir à la guerre,
Les imbécil's heureux qui sont nés quelque part."

Aussi laisserai-je, maintenant, la parole à mon ami Luis Régo, qui poussa, naguère, ici même, le plus troublant des cris d'alarme : "Les chiffres sont accablants : il y a de plus en plus d'étrangers dans le monde."

Pierre Desproges



[ Les Réquisitoires ont été prononcés par Pierre Desproges (le procureur) sur l'antenne de France Inter dans le cadre de l'émission Le Tribunal des Flagrants Délires, émission imaginée et produite par Claude Villers (le président) et Monique Desbarbat avec Luis Rego (l'avocat). ]



Fillon se barre du restau sans payer l'addition et ce n'est pas un article du Gorafi - ThePrairie.fr

Quel crevard quand même... c'est lamentable...
Et il y aura des connards à voter pour lui.
Bon, c'est à vérifier quand même, vu la source (closer), mais c'est quand même vachement vraisemblable...

Un jour, faudra expliquer à François que dans la vie, les gens ils payent en fait et ne se font pas tout offrir : costumes, montres, voyage aux frais de Mubarak, restaurant…

Via Timo


Analogie sur la vie privée - Liens en vrac de sebsauvage

Amen
Je copie-colle:

Savez-vous pourquoi il y a un isoloir dans les bureaux de vote ? Afin que votre vote reste secret.

Si ce secret n'est pas possible, si votre vote peut être connu de tiers, vous pouvez potentiellement subir des pressions, même si vous n'avez rien à vous reprocher sur le choix que vous avez fait. Et on considère alors que le vote ne peut être démocratique. Ce secret est une condition (nécessaire, pas suffisante) de la démocratie.

Cela vaut le coup de le redire: SANS SECRET, PAS DE DÉMOCRATIE.

D'une manière tout à fait similaire, les droits de l'homme stipulent que vous avez droit à une vie privée. L'existence de la vie privée est une condition nécessaire (mais pas suffisante) de la liberté.

Vous dites que vous n'en avez rien à cacher car vous n'avez rien à vous reprocher ? C'est une erreur. Même si vous n'avez - au fond de vous-même - rien à vous reprocher, le simple fait que vous n'ayez plus de vie privée permet à des tiers de faire pression, d'une manière ou d'une autre, sur vous (soit en faisant directement pression sur vous ou votre entourage, soit en vous manipulant).

Et même au delà de ça, le simple fait que vous sachiez que vous êtes observé en totalité modifiera votre comportement et vous incitera naturellement à l'auto-censure. Vous n'êtes alors plus libre.

LE DROIT À LA VIE PRIVÉE EST TOUT AUSSI CRUCIAL À LA LIBERTÉ QUE LE SECRET DU VOTE L'EST À LA DÉMOCRATIE.

Les politiciens et entreprises qui œuvrent contre la vie privée œuvrent en réalité contre la liberté (et généralement pour le maintien ou l'augmentation de leurs pouvoirs et privilèges).

Je citerai encore Edward Snowden: « Dire que la vie privée n'est pas importante parce que vous n'avez rien à cacher revient à dire que la liberté d'expression n'est pas importante parce que vous n'avez rien à dire. »



50 trucs qu'on ne vous dit pas avant d'avoir des enfants

Il y a aussi :

  • les phrases que tu ne pensais jamais dire un jour (ne bois pas l'eau du bain, ton frère a fait pipi dedans !, mange pas ça c'est de la crotte de hérisson ! etc)
  • le fait qu'il faut renoncer à porter des vêtements propres (pipis, vomis, cacas, morve, restes de nourriture etc.)
  • le fait que tu te remettras au footing juste pour partir en courant de la maison
  • qu'ils vont commencer TOUTES leurs phrases par «Papaaaaa» même si tu es à un mètre et que tu les écoutes déjà depuis trois quarts d'heure...
  • que quoi que tu entreprennes, tu ne le mènera jamais plus à bien en une seule fois
  • qu'il en sera de même pour les films/séries que tu visionneras désormais en pointillés
  • que quoi qu'ils aient à dire, il ne parviendront jamais à le formuler en dessous de 75 décibels
  • qu'ils viendront tout le temps te chercher pour que tu joues avec eux mais qu'une fois installés, tu n'auras le droit de toucher à aucun jouet un minimum sympa
  • que tu risques, recru de fatigue et sous l'effet du manque de sommeil ou par manque de réflexes, d'ingérer une des matières qui sorte de leur corps: caca, pipi, vomi ou crottes de nez (si, si...)
  • que tu seras capable de te réveiller au simple bruit d'une tétine qui tombe, annonciatrice de cris dans des délais assez brefs
    etc, etc... j'en ai d'autres, mais là, je dois aller remplir une benne de papiers pour l'école...



Kalliopé: votre propre Jarvis like assistant – MesPotesGeek.fr

C'est chouette et ça m'a donné de suite envie de l'essayer... puis j'ai fini la vidéo complètement saoulé par les «Kalliopé» répétés toutes les 5 secondes...

Ce que je coderais en premier, ce serait des réponses supplémentaires du genre «'tain, quoi encore ?!» ou «t'es tout le temps sur mon dos, démerde-toi !» ou «chuis pas ta mère, ducon» ou «t'as qu'à lever ton gros cul, si t'en es encore capable, feignasse !» ou encore «je crois que je vais mettre fin à mes jours pour avoir un peu de tranquillité»



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