Petit guide exhaustif des biais cognitifs – Buster Benson | Associations Libres

Résumé de cet excellent article qui met en valeur les travers irrationnels de notre cerveau. J'ai beaucoup résumé, allez voir l'article lui-même, plus complet et édifiant.

  1. trop d'information: filtrage et problèmes d'attention
  • Le cerveau filtre en ne retenant que ce qu'il a déjà mémorisé et délaisse le reste (biais d'attention)
  • Il remarquera ce qui sort beaucoup de l'ordinaire et oblitérera alors ce qu'il considère comme habituel (effet de distinctivité)
  • Il donne trop d'importance à ce qui a changé et empêche une évaluation objective (effet de contraste)
  • Il remarque en priorité ce qui confirme nos croyances (biais de confirmation)
  • Il met en exergue les failles des autres et masque les nôtres (biais du point aveugle)
  1. manque de sens: perception partielle et subjectivité
  • Le cerveau cherche des motifs, des répétitions, quitte à en voir là où il n'y en a pas (illusion des séries, confabulation)
  • Il comble les blancs avec des stéréotypes (erreur d'attribution)
  • Il imagine que ce qu'il aime ou connaît est meilleur que ce qu'il n'aime pas ou ne connaît pas (effet de halo)
  • Il simplifie les nombres et probabilités (biais de normalité)
  • Il pense que les autres savent ce qu'il sait et qu'il sait ce que les autres savent (illusion de transparence)
  • Il projette son état d'esprit actuel sur la vision du passé et du futur (biais de résultat)
  1. besoin d'agir vite:
  • Le cerveau surestime ses capacités et l'importance de ce que nous faisons (biais d'excès de confiance)
  • Il favorise le proche et l'immédiat au détriment du lointain pour rester concentré (appel à la nouveauté)
  • Il est plus motivé pour finir les choses dans lesquelles nous nous sommes investis, même s'il y a des raisons d'abandonner (biais des coûts irrationnels, escalade irrationnelle)
  • Il a tendance à choisir la solution qui lui apparaît comme moins risquée ou qui préserve le statu quo
  • Il favorise les options les plus simples (ou simplistes) au détriment des options plus complexes ou ambiguës quitte à délaisser une solution meilleure à long terme.
  1. impossibilité de tout mémoriser (auto-renforcement)
  • Le cerveau renforce et modifie les souvenirs (effacement d'un souvenir ou injection de détails)
  • Il écarte le spécifique et favorise le général (association implicite)
  • Il réduit les événements et listes à leurs élément-clés
  • Il stocke l'information en fonction du vécu et lui attribue donc à l'événement une importance qu'il n'a pas forcément

Donc, pour faire simple:

  • Nous ne voyons pas tout et nous filtrons des choses importantes.
  • Nous cherchons trop le sens quitte à créer des illusions
  • Nous avons tendance à décider trop vite
  • Notre mémoire nous pousse à l'erreur

Que faire ?

Pour éliminer ces problèmes : RIEN.

Par contre, on peut accepter ces faiblesses et les garder à l'esprit dans nos jugements.

Via Tibiaster djanybekensis


Parentalité : "On ne peut pas demander ce calme parfait aux parents"

Excellent article à lire d'urgence, surtout si vous lisez compulsivement les billets de parentalité positive qui vous font souvent culpabiliser.


Ce qui est sûr, c'est que le "coût" de l'éducation d'un enfant est bien plus élevé aujourd'hui. On attend beaucoup plus des parents aujourd'hui : qu'ils proposent des activités, qu'ils investissent dans une quantité de matériel ludique ou de puériculture, qu'ils accompagnent les apprentissages, qu'ils permettent de développer les goûts, les aspirations propres des enfants. Donc effectivement, je ne sais pas si c'est plus compliqué mais en tout cas, il y a des attentes beaucoup plus importantes.

L'approche de l'éducation bienveillante est de dire que les enfants ne font pas de "caprices" mais ont des besoins non satisfaits qu'il faut prendre en compte, que s'ils font des colères c'est que leur cerveau immature les empêche de maîtriser leurs émotions.

Selon cette norme, le parent "parfait" ne doit jamais s'énerver, jamais crier, toujours être disponible pour écouter, rassurer, négocier. Cet idéal s'impose actuellement de manière d'autant plus dogmatique qu'il est présenté comme "prouvé scientifiquement", grâce aux neurosciences, et qu'à ce titre, il semble incontestable.

Cela m'agace un peu parce que je suis personnellement convaincue qu'il est souhaitable pour notre société d'aller vers la non violence éducative et de réfléchir aux rapports de domination des adultes sur les enfants. Mais je pense aussi qu'on peut construire cet idéal social sans imposer un dogme, sans distribuer des bons points aux "bons" parents, et stigmatiser les autres.

Et ce d'autant plus qu'on juge souvent les parents sans même se demander ce qu'ils vivent chaque jour, à quelles difficultés quotidiennes ils sont confrontés. Aujourd’hui on ne peut pas demander ce calme parfait aux parents. D'être prête à reprendre le boulot, prête à être à l'écoute de son enfant puis en même de temps cultiver des passions personnelles du sport à la culture, tout en ne dormant pas et en ne mangeant pas bien.

[...] peut être se dire que se retrouver tout seuls, avec son bébé, ça n'est juste pas humain. On a besoin de soutien, d'aide. [...] les plus grands [frères et soeurs] sont ravis de faire ce qu'ils peuvent faire : apporter un jouet au bébé qui pleure, faire un câlin. Quand un enfant arrive, on dit souvent "ah oui l'aîné est jaloux"... Mais c'est parce qu'il est rarement inclus.

Beaucoup de sociologues disent que l'adolescence n'est pas une crise de l'enfant mais une crise des parents. C'est une crise parentale car l'enfant devient plus adulte. Il a les moyens d'affirmer ce qu'il veut ou ce qu'il ne veut pas, de faire valoir ses goûts et sa manière de voir l'avenir. Or les parents ne sont pas habitués à cela, et donc il y a des conflits. L'hypothèse qu'on pourrait faire c'est que peut-être, si on écoutait et reconnaissait que les enfants ont une certaine autonomie, on pourrait vivre ce moment plus en douceur...

Oui, il me semble beaucoup plus facile de ne pas m'énerver avec mes ados, même quand ils sont de mauvaise foi et ont des jugements à l'emporte-pièce... On peut vraiment discuter avec eux, ils comprennent la négociation et peuvent comprendre quand ils sont allés trop loin.


  • Les règles "rouges", celles auxquelles il ne faut jamais déroger car cela implique la sécurité de l'enfant. Par exemple : oui on va contraindre l'enfant à ne pas traverser la route sans adulte car cela le met en danger physiquement. Ce n'est pas négociable.

  • Ensuite il y a les règles "roses" qui sont les règles du bien vivre ensemble de notre société. Celles-ci peuvent peut être expliquées, négociées, discutées. Car ce n'est pas un danger pour la sécurité. Et même, c'est une occasion d'apprentissage : l'enfant est en train de comprendre comment on vit dans la société dans laquelle il grandit.

  • Et enfin il y a les "orientations bleues", ce sont les grandes valeurs que l'on veut transmettre à ses enfants, son héritage intellectuel.
    PDF

J'aime bien la citation finale :

Khalil Gibran : "Vos enfants ne sont pas vos enfants […] Ils viennent à travers vous mais non de vous. Et bien qu'ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas."

Via SammyFisher

Sclérose en plaques/vaccination Hépatite B : "Un faisceau d'indices graves, précis et concordants peut suffire à prouver le lien de causalité", selon la justice

Voilà voilà...


Validité d'une argumentation:
Solide => Consensus scientifique / Méta analyse / Étude prospective de forte puissance
Présomption => Étude prospective de faible puissance
Faible => Étude rétrospective / Étude de cas-témoins
Très faible => Témoignage / Étude comportant des biais identifiés
Nul => Avis / Opinion / Préjugé / Bon sens

Via Lapin masqué

Ornithorynque #254 | Terry Pratchett

Superbe billet de @Padre_Pio qui dit parfaitement l'amour que j'ai également pour Terry Pratchett...
Son oeuvre, sous le couvert de l'humour montre avec un talent rare les aspects dérisoires des sociétés, la vacuité des individus, les tenants et aboutissants de la condition humaine.


Toujours sans fatuité, sans grandiloquence, sans emphase: sa voix est claire, ses phrases ciselées... entre deux fous rires dus aux comparaisons dont il a le secret, on se prend à noter une phrase qui résume parfaitement une idée, un sujet, une condition...
Comme une partition de mozart, on a le sentiment que ce qui est dit n'aurait jamais pu être dit de façon différente, que toute modification rendrait la phrase moins claire et moins efficace.

Il fait partie de ces auteurs dont on ne lâche pas les romans, qu'on a hâte de retrouver comme on le fait avec de vieux amis... et même quand on se dit, «tiens, je lirai ce roman-là après le Pratchett du moment», on abandonne l'idée et on préfère repartir pour le disque-monde suivant...

Vous avez remarqué, je parle de lui au présent: il ne mourra jamais à mes yeux, tant sa perspicacité le rend immortel.
Il a tour à tour exploré le monde du rock et des fans, du foot, de la presse, de la banque, de la poste etc. en donnant l'impression au lecteur qui finit chaque ouvrage qu'il comprend mieux le monde désormais.

Mr. Pratchett, let me thank you... for all.

Via SammyFisher


Pour un savoir engagé, par Pierre Bourdieu (Le Monde diplomatique, février 2002)

Je me copicolle ici pour lecture ultérieure:


S’il est aujourd’hui important, sinon nécessaire, qu’un certain nombre de chercheurs indépendants s’associent au mouvement social, c’est que nous sommes confrontés à une politique de mondialisation. (Je dis bien une « politique de mondialisation », je ne parle pas de « mondialisation » comme s’il s’agissait d’un processus naturel.) Cette politique est, pour une grande part, tenue secrète dans sa production et dans sa diffusion. Et c’est déjà tout un travail de recherche qui est nécessaire pour la découvrir avant qu’elle soit mise en œuvre. Ensuite, cette politique a des effets que l’on peut prévoir grâce aux ressources de la science sociale, mais qui, à court terme, sont encore invisibles pour la plupart des gens. Autre caractéristique de cette politique : elle est pour une part produite par des chercheurs. La question étant de savoir si ceux qui anticipent à partir de leur savoir scientifique les conséquences funestes de cette politique peuvent et doivent rester silencieux. Ou s’il n’y a pas là une sorte de non assistance à personnes en danger. S’il est vrai que la planète est menacée de calamités graves, ceux qui croient savoir à l’avance ces calamités n’ont-il pas un devoir de sortir de la réserve que s’imposent traditionnellement les savants ?

Il y a dans la tête de la plupart des gens cultivés, surtout en science sociale, une dichotomie qui me paraît tout à fait funeste : la dichotomie entre scholarship et commitment — entre ceux qui se consacrent au travail scientifique, qui est fait selon des méthodes savantes à l’intention d’autres savants, et ceux qui s’engagent et portent au dehors leur savoir. L’opposition est artificielle et, en fait, il faut être un savant autonome qui travaille selon les règles du scholarship pour pouvoir produire un savoir engagé, c’est-à-dire un scholarship with commitment. Il faut, pour être un vrai savant engagé, légitimement engagé, engager un savoir. Et ce savoir ne s’acquiert que dans le travail savant, soumis aux règles de la communauté savante.

Autrement dit, il faut faire sauter un certain nombre d’oppositions qui sont dans nos têtes et qui sont des manières d’autoriser des démissions : à commencer par celle du savant qui se replie dans sa tour d’ivoire. La dichotomie entre scholarship et commitment rassure le chercheur dans sa bonne conscience car il reçoit l’approbation de la communauté scientifique. C’est comme si les savants se croyaient doublement savants parce qu’ils ne font rien de leur science. Mais quand il s’agit de biologistes, ça peut être criminel. Mais c’est aussi grave quand il s’agit de criminologues. Cette réserve, cette fuite dans la pureté, a des conséquences sociales très graves. Des gens comme moi, payés par l’État pour faire de la recherche, devraient garder soigneusement les résultats de leurs recherches pour leurs collègues ? Il est tout à fait fondamental de donner la priorité de ce qu’on croit être une découverte à la critique des collègues, mais pourquoi leur réserver le savoir collectivement acquis et contrôlé ?

Il me semble que le chercheur n’a pas le choix aujourd’hui : s’il a la conviction qu’il y a une corrélation entre les politiques néolibérales et les taux de délinquance, une corrélation entre les politiques néolibérales et les taux de criminalité, une corrélation entre les politiques néolibérales et tous les signes de ce que Durkheim aurait appelé l’anomie, comment pourrait-il ne pas le dire ? Non seulement il n’y a pas à le lui reprocher, mais on devrait l’en féliciter. (Je fais peut-être une apologie de ma propre position…)

Maintenant, que va faire ce chercheur dans le mouvement social ? D’abord, il ne va pas donner des leçons — comme le faisaient certains intellectuels organiques qui, n’étant pas capables d’imposer leurs marchandises sur le marché scientifique où la compétition est dure, allaient faire les intellectuels auprès des non-intellectuels tout en disant que l’intellectuel n’existait pas. Le chercheur n’est ni un prophète ni un maître à penser. Il doit inventer un rôle nouveau qui est très difficile : il doit écouter, il doit chercher et inventer ; il doit essayer d’aider les organismes qui se donnent pour mission — de plus en plus mollement, malheureusement, y compris les syndicats — de résister à la politique néolibérale ; il doit se donner comme tâche de les assister en leur fournissant des instruments. En particulier des instruments contre l’effet symbolique qu’exercent les « experts » engagés auprès des grandes entreprises multinationales. Il faut appeler les choses par leur nom. Par exemple, la politique actuelle de l’éducation est décidée par l’UNICE, par le Transatlantic Institute, etc. Il suffit de lire le rapport de l’Organisation mondiale pour le commerce (OMC) sur les services pour connaître la politique de l’éducation que nous aurons dans cinq ans. Le ministère de l’Éducation nationale ne fait que répercuter ces consignes élaborées par des juristes, des sociologues, des économistes, et qui, une fois mises en forme d’allure juridique, sont mis en circulation.

Les chercheurs peuvent aussi faire une chose plus nouvelle, plus difficile : favoriser l’apparition des conditions organisationnelles de la production collective de l’intention d’inventer un projet politique et, deuxièmement, les conditions organisationnelles de la réussite de l’invention d’un tel projet politique ; qui sera évidemment un projet collectif. Après tout, l’Assemblée constituante de 1789 et l’Assemblée de Philadelphie étaient composées de gens comme vous et moi, qui avaient un bagage de juriste, qui avaient lu Montesquieu et qui ont inventé des structures démocratiques. De la même façon, aujourd’hui, il faut inventer des choses… Évidemment, on pourra dire : « Il y a des parlements, une confédération européennes des syndicats, toutes sortes d’institutions qui sont sensées faire ça. » Je ne vais en pas faire ici la démonstration, mais on doit constater qu’ils ne le font pas. Il faut donc créer les conditions favorables à cette invention. Il faut aider à lever les obstacles à cette invention ; obstacles qui sont pour une part dans le mouvement social qui est chargé de les lever — et notamment dans les syndicats…

Pourquoi peut-on être optimiste ? Je pense qu’on peut parler en termes de chances raisonnables de succès, qu’en ce moment c’est le kairos, le moment opportun. Quand nous tenions ce discours autour de 1995, nous avions en commun de ne pas être entendus et de passer pour fous. Les gens qui, comme Cassandre, annonçaient des catastrophes, on se moquait d’eux, les journalistes les attaquaient et ils étaient insultés. Maintenant, un peu moins. Pourquoi ? Parce que du travail a été accompli. Il y a eu Seattle et toute une série des manifestations. Et puis, les conséquences de la politique néolibérale — que nous avions prévues abstraitement — commencent à se voir. Et les gens, maintenant, comprennent… Même les journalistes les plus bornés et les plus butés savent qu’une entreprise qui ne fait pas 15 % de bénéfices licencie. Les prophéties les plus catastrophistes des prophètes de malheur (qui étaient simplement mieux informés que les autres) commencent à être réalisées. Ce n’est pas trop tôt. Mais ce n’est pas non plus trop tard. Parce que ce n’est qu’un début, parce que les catastrophes ne font que commencer. Il est encore temps de secouer les gouvernements sociaux-démocrates, pour lesquels les intellectuels ont les yeux de Chimène, surtout quand il en reçoivent des avantages sociaux de tous ordres…

Un mouvement social européen n’a, selon moi, de chance d’être efficace que s’il réunit trois composantes : syndicats, mouvement social et chercheurs — à condition, évidemment, de les intégrer, pas seulement de les juxtaposer. Je disais hier aux syndicalistes qu’il y a entre les mouvements sociaux et les syndicats dans tous les pays d’Europe une différence profonde concernant à la fois les contenus et les moyens d’action. Les mouvements sociaux ont fait exister des objectifs politiques que les syndicats et les partis avaient abandonnés, ou oubliés, ou refoulés. D’autre part, les mouvements sociaux ont apporté des méthodes d’action que les syndicats ont peu à peu, encore une fois, oubliées, ignorées ou refoulées. Et en particulier des méthodes d’action personnelle : les actions des mouvements sociaux recourent à l’efficacité symbolique, une efficacité symbolique qui dépend, pour une part, de l’engagement personnel de ceux qui manifestent ; un engagement personnel qui est aussi un engagement corporel.

Il faut prendre des risques. Il ne s’agit pas de défiler, bras dessus bras dessous, comme le font traditionnellement les syndicalistes le 1er mai. Il faut faire des actions, des occupations de locaux, etc. Ce qui demande à la fois de l’imagination et du courage. Mais je vais dire aussi : « Attention, pas de “syndicalophobie”. Il y a une logique des appareils syndicaux qu’il faut comprendre. » Pourquoi est-ce que je dis aux syndicalistes des choses qui sont proches du point de vue que les mouvements sociaux ont sur eux et pourquoi vais-je dire aux mouvements sociaux des choses qui sont proches de la vision que les syndicalistes ont d’eux ? Parce que c’est à condition que chacun des groupes se voie lui-même comme il voit les autres qu’on pourra surmonter ces divisions qui contribuent à affaiblir des groupes déjà très faibles. Le mouvement de résistance à la politique néolibérale est globalement très faible et il est affaibli par ses divisions : c’est un moteur qui dépense 80 % de son énergie en chaleur, c’est-à-dire sous forme de tensions, de frictions, de conflits, etc. Et qui pourrait aller beaucoup plus vite et plus loin si…

Les obstacles à la création d’un mouvement social européen unifié sont de plusieurs ordres. Il y a les obstacles linguistiques, qui sont très importants, par exemple dans la communication entre les syndicats ou les mouvements sociaux — les patrons et les cadres parlent les langues étrangères, les syndicalistes et les militants beaucoup moins. De ce fait, l’internationalisation des mouvements sociaux ou des syndicats est rendue très difficile. Puis il y a les obstacles liés aux habitudes, aux modes de pensée, et à la force des structures sociales, des structures syndicales. Quel peut être le rôle des chercheurs là-dedans ? Celui de travailler à une invention collective des structures collectives d’invention qui feront naître un nouveau mouvement social, c’est-à-dire des nouveaux contenus, des nouveaux buts et des nouveaux moyens internationaux d’action.



Pierre Bourdieu
Sociologue, professeur au Collège de France.

[Histoire] Petite frise chronologique de culture générale

Petite frise chronologique de culture générale

-230.000.000 : apparition des dinosaures
-100 .000.000 : apparition des abeilles
-3 .000.000 : apparition de la taille de la pierre
-450.000 : domestication du feu
-35.000 : invention de la flûte
-30.000 : apparition des premières peintures rupestres
-10.000 : fondation du premier village
-9200 : domestication du mouton
-9000 : apparition des premières céramiques
-9000 : domestication du bœuf
-8000 : apparition de l'agriculture
-7000 : invention de la brique
-6000 : invention du vin
-4500 : domestication du chat
-4000 : apparition de la navigation
-3500 : invention de la roue
-3400 : apparition de l'écriture
-3000 : invention de la clepsydre
-3000 : invention de la lampe à huile
-2500 : fabrication du verre
-2500 : première utilisation du bronze
-2000 : invention de la clef
-1600 : apparition de la légende du minotaure
-1500 : invention du savon
-1500 : invention du cadran solaire
-1250 : invention du dé
-1240 : construction du cheval de Troie
-1200 : invention de la calligraphie chinoise
-800 : l'Iliade et l'Odyssée, Homère
-680 : invention de la monnaie
-548 : Théorème de Pythagore (de Samos)
-400 : invention de l'arbalète
-397 : invention de la catapulte
-305 : construction du colosse de Rhodes
-287 : début de la construction du phare d'Alexandrie
-250 : invention de la vis parArchimède
-221 : début de la construction de la grande muraille de Chine
-200 : invention du papier
-200 : invention de la bouteille en verre
-200 : invention du parchemin
-100 : création de la Vénus de Milo par Alexandre d'Antioche

  • 196 : gravure de la pierre de Rosette

    82 : inauguration du Colisée
    570 : invention des échecs
    825 : invention du moulin à vent en Europe
    900 : invention du sablier
    900 : invention des cartes à jouer
    950 : invention de la poudre noir
    972 : invention de la fourchette
    1090 : apparition de la boussole
    1299 : invention des lunettes
    1313 : invention du canon par Berthold Schwarz
    1377 : la Légende de Robin des bois, William Langland
    1437 : Invention de l'imprimerie par Johannes Gutenberg
    1481 : apparition de l'astrolabe nautique
    1492 : apparition du globe terrestre (Martin Bechaim)
    1492 : découverte de l’Amérique par les Européens, expédition menée par Christophe Colomb
    1494 : invention du whisky
    1498 : apparition de la brosse à dents
    1504 : invention de la montre par Peter Henlein
    1548 : conception du violon par Gaspard Duisfoprugscar
    1553 : invention de l'escrime
    1593 : invention du thermomètre par Galilée
    1605 : parution du premier journal (Relation) par Johann Carolus
    1608 : invention des jumelles par Hans Lippershey
    1608 : invention de la lunette astronomique par Hans Lippershey
    1610 : invention du couteau de table par le Cardinal de Richelieu
    1615 : invention du microscope par Galilée
    1643 : invention du baromètre par Evangelista Torricelli
    1653 : invention de la boîte aux lettres par Jean-Jacques Renouard de Villayer
    1664 : invention du champagne
    1668 : La Fable Le corbeau et le Renard, Jean de la Fontaine
    1679 : invention du scaphandre par Giovani Alphonso Borelli
    1679 : invention de la cotte-minute par Denis Papin
    1695 : apparition du bouchon de liège
    1697 : Cendrillon ou la pantoufle de verre, Charles Perrault
    1705 : invention du parapluie pliant par Jean Marius
    1711 : invention du diapason par John Shore
    1712 : invention de la machine à vapeur par Thomas Newcomen
    1722 : découverte de l'ile de Pâque par les Européens (expédition menée par Jakob Roggeveen)
    1725 : musique : Les quatre saisons d'Antonio Lucio Vivaldi
    1735 : invention du chronomètre
    1741 : création du degré Celsius par Anders Celsius
    1742 : apparition du chèque par Banque d'Angleterre
    1751 : L'encyclopédie, Tome 1, Denis Diderot et Jean d'Alembert
    1752 : invention du paratonnerre par Benjamin Franklin
    1759 : invention du shampoing
    1760 : création de la langue des signes
    1762 : invention du sandwich par John Montagu, 4e comte de Sandwich
    1763 : apparition du rail métallique
    1765 : invention du lave-linge mécanique par Jacob Christian Shäffern
    1769 : invention de l'auto-mobile par Charles Cugnot
    1770 : invention de la gomme par Edward Naime
    1770 : invention du rasoir de sécurité par Jean-Jacques Perret
    1775 : invention du sous-marin (Turtle) parDavid Bushnell
    1776 : invention de l'Hypnotisme par Franz Anton Mesmer
    1781 : invention des frites
    1781 : découverte d'Uranus par William Herschel
    1782 : invention des conserves par Nicolas Appert
    1783 : invention de la montgolfière par Joseph & Etienne Montgolfier
    1790 : invention du camembert par Marie Harel
    1795 : invention du tir-bouchons par Samuel Henshall
    1795 : invention du crayon graphite par Nicolas-Jacques Conté
    1799 : invention du système métrique
    1800 : invention de la pile électrique par Alessandro Volta
    1801 : découverte de l'astéroïde par Giuseppe Piazzi
    1802 : invention de la cafetière par Jean-Baptiste de Belloy
    1804 : invention de la locomotive par Richard Trevithick
    1804 : Napoléon couronné Empereur
    1804 : invention de la locomotive par Richard Trevithick
    1810 : Composition de la Lettre à Elise de Ludwig Van Beethoven
    1810 : invention de la boite de conserve
    1812 : le conte Blanche Neige, Jokob & Wilhelm Grimm
    1816 : invention du stéthoscope par René Laennec
    1817 : apparition du vélocipède par Karl Drais Von Sauerbronn
    1818 : Frankenstein, Mary Shelley
    1821 : découverte de l’antarctique par John Davis
    1822 : déchiffrement des hiéroglyphes par Jean-François Champollion
    1825 : invention de l'hélicoptère par Gustave de Ponton d'Amécourt
    1826 : invention de la bande dessinée par Rodolphe Topffer
    1827 : création de l'allumette à friction par John Walker
    1828 : invention du taille-crayon par Bernard Lassimone
    1829 : invention de l'accordéon par Cyril Demian
    1830 : invention de la baguette de pain
    1834 : invention du réfrigérateur par Jacob Perkins
    1834 : la neuvième symphonie, Ludwig van Beethoven
    1836 : invention du revolver par Samuel Colt
    1837 : invention du télégraphe par Samuel Finley Morse
    1838 : création du code Morse par Samuel Finley Morse
    1841 : invention de la seringue à piston par Dr Charles Gabriel Pravaz
    1844 : invention du coffre-fort par Alexandre Fichet
    1844 : Les trois Mousquetaires, Alexandre Dumas
    1845 : invention de l'élastique par Stephen Perry
    1846 : invention du Saxophone par Adolf Saxe
    1847 : invention du réveille-matin par Antoine Rédier
    1858 : invention de l'ouvre-boîtes par Ezra Warner
    1860 : invention du moteur à explosion par Etienne Lenoir
    1861 : invention du marteau-piqueur par German Sommeiller
    1862 : Les misérables, Victor Hugo
    1863 : invention du croissant
    1863 : invention du football

    1865 : Les aventures d’Alice au pays des merveilles, Lewis Carroll
    1866 : apparition de la Winchester par Oliver Winchester
    1866 : premier hold-up par Jessy James
    1867 : invention de la dynamite par Alfred Nobel
    1867 : invention de la machine à écrire par Christopher Sholes
    1867 : Le capital – Tome 1, Karl Marx
    1868 : invention des feux de signalisation par J .P. Knight
    1868 : invention de la motocyclette par Louis-Guillaume Perreaux
    1869 : découverte du Panda par les Européens, par Armand David
    1869 : 20.000 lieues sous les mers, Jules Vernes
    1872 : tableau Impression soleil levant, Claude Monet
    1873 : invention du jean par Jacobe Davis & Levis Strauss
    1874 : invention du fil de fer barbelé par Joseph Glidden
    1875 : Opéra : Carmen de Georges Bizet
    1876 : invention du téléphone par Graham Bell
    1877 : invention du phonographe par Thomas Edison
    1879 : invention de l'ampoule électrique par Thomas Edison
    1882 : invention du fer à repasser électrique par Henry W. Seely
    1884 : invention du stylo plume par Lewis Edson Waterman
    1884 : invention de la poubelle par Eugène Poubelle
    1885 : création du vaccin contre la rage par Louis Pasteur
    1886 : invention du lave-vaisselle par Joséphine Garis Cochrane
    1887 : Sherlock Holmes, Sir Arthur Conan Doyle
    1888 : invention de la caméra par Louis Le Prince
    1889 : Construction de la tour Eiffel par Gustave Eiffel
    1890 : invention du sèche-cheveux
    1891 : invention de la fermeture à glissière par Whitecomb Judson
    1894 : Création de la clémentine par le frère Clément
    1894 : invention des corn flakes par Docteur John Harvey Kellog
    1895 : création du cinématographe par Auguste et Louis Lumière
    1895 : création de la T.S.F. par Guglielmo Marconi
    1896 : invention du tube de dentifrice par Colgate & cie
    1900 : apparition du zeppelin par Ferdinand von Zeppelin
    1901 : invention du lave-linge électrique par Alva J. Fisher
    1902 : découverte des empreintes digitales par Alphonse Bertillon
    1902 : le voyage dans la lune, par Georges Meliès
    1902 : invention de l'ours en peluche par Morris Mitchom
    1903 : Invention de l'avion par Wilbur & Orville Wright
    1905 : découverte du premier squelette de Tyrannosaure par Henry Fairfield Osborn
    1905 : invention du grille-pain
    1908 : invention du sachet de thé par Thomas Sullivan
    1908 : apparition de la Ford T par Henry Ford
    1910 : invention de l'hydravion par Henri Fabre
    1911 : invention du rasoir électrique par Jacob Schik
    1913 : invention des mots croisés par New York World
    1914 : première apparition de Charlot, Charlin Chapelin
    1915 : invention du char d'assaut
    1915 : invention du carton de lait par John Van Wormer
    1915 : théorie de la relativité général par Albert Einstein
    1921 : première apparition du Yéti
    1922 : découverte du tombeau de Toutânkhamon par Howard Carter
    1923 : invention du ruban adhésif par Richard G. Drew
    1924 : invention de la guitare électrique par Lloyd Loar
    1925 : apparition de la télévision par John Logie Baird
    1928 : découverte de la pénicilline par Alexander Fleming
    1928 : invention de la bombe aérosol par Eric Rotheim
    1929 : invention des lunettes de soleil par Sam Foster
    1935 : invention du livre poche
    1938 : invention du stylo à bille par Laszlo Biro
    1938 : invention de la télévision couleur par John Logie Baird
    1938 : première apparition d'un super-héros par Jerry Siegel & Joe Shuster
    1938 : invention du café soluble
    1938 : invention du photocopieur par Chester Carlson
    1940 : Appel du 18 juin par le Général Charles de Gaulle
    1945 : création de la bombe atomique par Julius Robert Oppenheimer
    1946 : invention du briquet à gaz par Marcel Quercia
    1946 : invention du four à micro-ondes par Percy Spencer
    1947 : invention du transistor par J. Bardeen, W. Brattain & W. Shockley
    1947 : première apparition d'une soucoupe volante par Kenneth Arnold
    1949 : lancement du 45 tours
    1950 : invention du sac poubelle par Harry Wasyly
    1955 : Film, la fureur de vivre par Nicholas Ray
    1956 : invention de la pilule contraceptive par Grégory Pincus
    1957 : envoi du satellite Spoutnik
    1957 : comédie musicale West Side Story
    1961 : premier homme dans l'espace par Youri Gagarine
    1962 : création de la mini-jupe par Mary Quant
    1962 : invention de la canette avec opercule par Ermal Fraze
    1963 : invention de la bouteille en plastique
    1963 : invention de la souris informatique par Douglas Engelbart
    1967 : musique : Sergent Pepper par The Beatles
    1969 : premier pas sur la lune de Neil Armstrong
    1971 : invention de la console de jeux video par Ralph Baer
    1973 : invention du téléphone portable par Martin Cooper
    1974 : naissance du Hip-Hop
    1974 : invention de la carte à puce par Roland Moreno
    1974 : création du premier jeu de rôles par Gary Gigax
    1974 : invention du Post-It par Spencer Silver & Arthur Fry
    1974 : invention du sudoku par Howard Garns
    1976 : première sonde sur mars, par la NASA
    1977 : Film : la guerre des étoiles de Georges Lucas
    1978 : invention du GPS
    1979 : invention du Disque Compact
    1981 : Invention de l'ordinateur portable par Adam Osborne
    1981 : premier vol d'une navette spatiale
    1989 : construction de la Pyramide du Louvres
    1997 : Film, Titanic de James Cameron
    1999 : Création de l'euro
    Via Liandri's Links


Fil RSS des articles