http://www.mypersonnaldata.eu/shaarli/?jU9aGw
L'enseignement de l'histoire est un peu particulier à mon sens...
C'est une matière extrêmement dense, complexe, multiculturelle, soumise aux points de vue etc...
Elle est difficile à aborder, complexe à faire comprendre et avec des passages pour le moins sensibles...
surtout avec des effectifs de classe importants, à des âges où il convient de schématiser un peu ne serait-ce que pour éviter de perdre des gamins qui s'en moquent déjà en majorité et avec un nombre d'heures ridicule par semaine... (sans compter les programmes officiels auxquels on est tenus de se plier et l'ajout du contenu d'éducation civique en plus du reste...)
J'entends la critique de l'histoire comme une succession de dates, mais c'est un cliché un peu injuste: ces dates servent de repères historiques (savoir se servir de ces repères fait partie du socle commun de compétences) et surtout aucun enseignant à ma connaissance ne se contente de ça, au contraire, ils cherchent à pousser les élèves vers le pourquoi...
(la seule vraie question est "pourquoi" vous avez deux heures XD)
Mes collègues partent toujours de documents (variés et pas toujours des textes soporifiques) pour amener une réflexion sur le fond, le contexte, le déroulement... ils partent de ce qu'ont vécu les hommes et les femmes au quotidien pour rendre cette histoire plus humaine aux yeux des élèves (cf les projets dans le cadre mémoire et histoire, les conférences avec des témoins et résistants, les voyages pour visiter les lieux importants lors desquels on en profite pour glisser des détails de la vie des gens qui expliquent ou éclairent un passage du cours etc.)
Quand au fait qu'on passe sur certains aspects peu reluisants de certains personnages historiques, j'aurais deux remarques à faire:
1- pour aborder tous les aspects de tous les personnages et toutes leurs implications, il faudrait une semaine de cours d'histoire par semaine... ça se fera... à la fac. Vue les coupes sombres dans l'éducation nationale, on fait plus simple et on va à l'essentiel.
2- ce n'est pas parce qu'un personnage historique à été un vigoureux défenseur de la colonisation que tout le reste de ses actions, prises de parti, discours sont à condamner: ça s'appelle jeter le bébé avec l'eau du bain.
(j'ajouterais qu'en plus, rien ne dit que nous même, à l'époque, dans le contexte, nous n'aurions pas été du même avis: juger les gens à postériori est très confortable mais un peu facile... c'est comme condamner les espagnols qui ne considéraient pas les indiens comme humains: oui, c'était ignoble, oui, ça a eu des conséquences effroyables, absurdes et terriblement injustes et inhumaines... mais, à une époque pré scientifique, la notion d'humain et d'espèce est inexistante...)
Bon, désolé, c'est encore un post un peu long, mais c'est fini ^^ ouf !