Ouach sur twitter:Merci à Franck Lepage de dire les choses simplement. Je partage complètement sa lecture du mouvement des GiletsJaunes. Et merde au mépris de classe, d'où qu'il vienne, mais un peu plus quand il vient des intellos de gauche.

Un post très intéressant qui cite Lordon.

Effectivement, toute critique qui généralise et caricature à outrance pour s'auto confirmer relève du mépris de classe et de la mauvaise foi (au mieux)

Toutefois, j'ai le sentiment qu'on ne peut pas critiquer ce mouvement de façon raisonnée sans passer pour un «bobo gauchisse méprisant et intello qui ne sait rien du peuple» et ça me semble aussi grave que le mépris de classe.

Je trouve répugnante la position de beaucoup de médias -et de commentateurs anonymes- qui ne montrent ou ne citent que ce qui leur permet de corroborer leurs dires, quitte à omettre voire à mentir carrément... Vous noterez au passage l'utilisation des articles définis au lieu d'indéfinis comme dans la phrase « certains pavés ont bien été enlevés (et jetés) par les gilets jaunes.» ... LES, pas DES... généralisation à outrance.

Oui, on cite les cas isolés de dérapages, de racisme, de dénonciation etc pour ternir l'image du mouvement... Le procédé n'est pas nouveau et permet de préparer l'opinion pour légitimer un éventuel usage de la violence des forces de l'ordre. Oui, cette façon de procéder est totalement à l'avantage du gouvernement et oui, mille fois oui, elle est inacceptable.

Toutefois, comme je le disais dans mon post précédent, ce mouvement - qui se dit lui-même apolitique - est sans aucun doute très hétérogène. Je pense qu'on peut, sans tomber dans la généralisation et le mépris de classe, avancer qu'il reflète sans doute le profil politique de ceux qui le composent... Je vous renvoie au site du ministère pour vérifier le pourcentage obtenu par la Lepen dans chaque département... SPOILER: un bon tiers des inscrits (pas des votants) en général...

Est-ce du mépris de classe de dire qu'il y a une vraie composante d'extrême droite dans ce mouvement...? (une personne sur trois.)

Est-ce du mépris de classe de craindre la colère de cette frange de la population ?

Est-ce du mépris de classe de refuser d'être assimilé à ces personnes et de dire que ces personnes ne défilent certainement pas pour les mêmes raisons que les autres ?

Est-ce du mépris de classe de considérer que ces personnes, qui appellent à la solidarité pour leur mouvement, refusent ou ont refusé la solidarité aux autres luttes ?

Si l'on élève des critiques contre un mouvement populaire cela veut-il dire que l'on est contre la lutte en général, contre cette lutte en particulier et pour le maintien de ses privilèges ?! Ben non.

Ne montrer que ce qui sert son propos est autant une imposture intellectuelle que de refuser de prendre en considération un fait relativement incontestable...

Il semblerait que se soit formé une délégation de Gilets Jaunes: voilà qui me semble aller dans le bon sens... reste à voir ce qu'ils vont en faire. En tout cas, les demandes ont l'air d'aller dans le sens d'une baisse des taxes et pas vers un usage plus rationnel et moral des impôts divers payés par les français. Comme je le pensais, la désignation opaque de porte-paroles ne semble d'ores et déjà pas du goût de tous:

cette nomination spontanée de huit représentants du mouvement n’est pas du goût de tous les partisans du mouvement. « Gilet jaune » à Toulouse, Benjamin Cauchy, déplore ainsi un certain « sectarisme » et une « radicalisation » chez ces « porte-paroles autoproclamés ». Même scepticisme pour ce groupe Facebook de « gilets jaunes » parisiens qui parle d’un « coup de force ». « Nous ne savons pas qui a voté pour ces personnes. (…) Ces 8 porte-paroles nous imposent donc à tous ce choix sans avoir fait de vote et de véritables concertations ». source

Et oui: s'il était si facile de faire se mettre d'accord sur le changement, ce serait déjà fait et il n'y aurait pas de partis politiques (qui tentent en théorie de regrouper les partisans d'une même action politique)

fn