BALLAST | L'abécédaire de Daniel Bensaïd

Le capitalisme global accorde aux individus la liberté – étroitement surveillée – de consentir à la logique implacable de la mondialisation marchande. Quelle est la liberté du chômeur sacrifié sur l’autel des cours boursiers ?


Il y a leur Non et le nôtre, résolument incompatibles. Michel Rocard lui-même admet piteusement aujourd’hui s’être « mépris sur le Non au référendum sur le traité constitutionnel européen : ce n’était pas un refus de l’Europe, c’était un Non à la dérégulation du marché du travail ». Tardive lucidité ! En attendant, la construction d’une Europe libérale conçue comme une machine à briser les acquis sociaux aura réussi à compromettre l’idée européenne auprès de millions de travailleurs.


Quand les travailleurs et les peuples résistent, quand la loi libérale ne passe plus, l’Union européenne fait donner le pouvoir judiciaire pour passer en force et autoriser le marché à dicter sa loi.



Personne ne peut dire à quoi ressembleront les révolutions du XXIe siècle. En tant que système dominant, le capitalisme n’a que quelques siècles. Il n’est pas éternel. Il finira, pour le meilleur ou pour le pire. Car nous entrons dans une crise de civilisation de longue durée, où la réduction du monde à une mesure marchande est de plus en plus irrationnelle et misérable. L’essentiel, c’est de donner sa chance à la part non fatale de l’histoire.


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